Le solstice d’hiver et Sunna la déesse du soleil

par | Déc 17, 2016 | Célébrations, Contes et histoires, Hiver | 0 commentaires

nna la déesse du soleil et le solstice d’hiver

Dans notre culture, nous associons bien souvent soleil et masculin, mais de nombreuses cultures associent le soleil à un être féminin, ce qui est à l’origine des cosmogonies autour du solstice d’hiver.

Dans certaines langues, le genre des mots « soleil » et « lune » est inversé par rapport au français : soleil est féminin et lune masculin. On en trouve trace par exemple en allemand : die Sonne, der Mondt, et dans les langues germaniques.

Dans la mythologie germano-norvégienne, le Soleil était une déesse proto-indo-européenne – Sol, ou Sunna – qui conduit un char d’or à travers le ciel tout en étant poursuivie par le loup des ténèbres. Le loup finissait par dévorer le Soleil le jour du Solstice, provoquant ainsi la renaissance du soleil, et permettant l’enchaînement des cycles de vie.

On trouve trace de ce mythe dans le grand poème épique L’Edda, en sa stance 47 :

(Vafthruthnir parle)*

Alfrothul donnera naissance à une fille de lumière

Avant que le Loup ne la saisisse ;

La belle vierge suivra les voies de sa mère

Quand les Dieux seront morts.

Snorri Sturlerson, L’Edda poétique

Dans la mythologie nordique, le loup est une créature d’Hel et des Enfers (le monde du dessous), représentant la mort, mais aussi le désir, la force vitale, les instincts de survie, la faim et la cupidité. Il n’est pas une créature maléfique, mais un adversaire formidable. Dans le cas de « la Soleil », on peut supposer que le loup qui la mange représente la mort, et que la mort est dans les mythes nordiques, non pas un état fixe, mais une phase de transition associée à l’obscurité, à la froideur et à l’hiver.

Les grands mythes racontent l’histoire des cycles du Cosmos, mais il ne sont pas séparables de ce qui se trame à l’intérieur de nous. Nous participons de la lumière et des ténèbres. Le solstice est un temps parfait pour réfléchir à ce que signifie la naissance du soleil en nous, étendant ses rayons d’amour à notre famille, nos amis, notre peuple, l’humanité et toute la vie sur Terre.

Je vous propose une histoire, une réécriture, de ce mythe que j’ai récemment écrite. Selon la progression Steiner, elle est parfaitement adaptée aux enfants de classe 4 (année des 10 ans) qui étudient la mythologie nordique, mais, bien entendu, elle est susceptible d’être contée à des enfants plus jeunes.

poèmes de Maurice Carême pour l'été

L’histoire de Sunna et Mani

Il était une fois dans un petit village, très loin vers le Nord,, une famille composée d’un père, d’une mère et de deux enfants. Il se trouve que les enfants étaient d’une grande beauté. Le garçon, qui se nommait Mani, était fin ; il avait de longs cheveux noirs, et, surtout, il avait des yeux argentés qui semblaient toujours préférer la nuit. Il était d’une beauté divine. Et pourtant, même à côté de lui, sa sœur était d’une splendeur inégalée : sa chevelure blonde encadrait un visage parfait, relevant et illuminant tout ce qui était autour d’elle. Son père, devant une telle brillance, l’avait appelée Sunna, en référence à l’étoile la plus brillante.

En plus d’être aussi incroyablement beaux, les enfants étaient de plus dotés d’une personnalité charmante.

Le temps s’écoulait d’une manière heureuse, et les enfants grandissaient. Personne ne restaient indifférents à ces deux êtres si magnifiques. Certains étaient totalement subjugués par leur beauté, cependant que d’autres commençaient à en être très ennuyés, en particulier chez les dieux en Asgard. Un jour, ils en eurent assez d’être éclipsés par ces deux jeunes gens, et notamment par Sunna, et ils envoyèrent un message très clair auprès de la shamane du village, Elfrùn.

La shamane fit appeler les parents et demanda à voir aussi Mani et Sunna. Un grand feu brûlait dans sa maison dans lequel elle jetait de temps à autres des herbes.

« Les runes m’ont annoncé que Mani et Sunna ne sont pas seulement vos enfants, mais aussi ceux du ciel. Ils demandent leur retour parmi eux très bientôt ».

Les parents, effondrés, savaient qu’ils ne pouvaient pas lutter contre une telle décision. Ils pleurèrent un peu, mais continuèrent, avec respect et honneur, à bien s’occuper de leurs enfants célestes.

Sunna resplendissait toujours plus, prodiguant soin, encouragement, et gentillesse à tout être qu’elle croisait. Quand à Mani, plus sombre, plus distant, mais non moins généreux, il s’était fait un devoir de s’occuper des êtres de la nuit, hommes ou bêtes, qu’il éclairait de ses magnifiques yeux argentés.

Un jour cependant, deux chars célestes s’arrêtèrent en plein milieu du village ; Elfrùn alla chercher Sunna et Mani. Le moment le plus difficile était venu. Sunna embrassa chaque membre de sa famille et chaque villageois. A ses parents en larmes, elle leur dit de ne pas s’inquiéter, car elle leur faisait la promesse de toujours veiller sur eux. Mani fit de son mieux pour les réconforter : « Je viendrais vous voir régulièrement », dit-il.

« Il est temps ! », dit Elfrûn. Sunna monta dans un somptueux char doré qui l’emporta aussitôt, tandis que Mani grimpa dans le char argenté qui s’envola bientôt lui aussi dans le ciel, laissant les villageois très émus.

Depuis ce jour Mani et Sunna prodiguèrent leur lumière à tous les êtres qui peuplent la terre en tant que Lune et Soleil. Mais, l’histoire ne s’arrête pas là, car la splendeur de Sunna se mit à déranger un être d’une force redoutable : Fenrir, le Loup. L’occupation favorite de Fenrir était de la pourchasser dans le ciel ; il arrivait qu’il parvienne à dévorer une partie du Soleil, à certains moments de la journée ou bien à certains moments de l’année, quand Sunna était lasse, faisant ainsi reculer sa lumière et établissant alors son règne des ténèbres.

Mani, parfois, intervenait de sa propre clarté, mais, d’autres fois, il ne le pouvait pas, étant trop loin dans sa course. Et de toutes les façons, sa propre lumière ne serait jamais aussi forte que celle de sa sœur même si il tenait à lui montrer sa présence et son soutien.

Fenrir se nourrissait de ténèbres et de froid ; quand Sunna était fatiguée, cela renforçait ses pouvoir. Un jour, alors qu’il faisait très froid et que les journées n’avaient jamais été aussi courtes, Fenrir réussit à avaler Sunna. Mais juste avant qu’il n’y parvienne, elle donna naissance à une magnifique petite fille rayonnante qui sauta dans le char de sa mère et reprit la course céleste à travers son royaume, dispensant lumière, chaleur et vie à toute la terre.

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Qu’est-ce que le solstice d’hiver dans la tradition païenne ?

Le solstice d’hiver, appelé Yule, est la nuit la plus longue de l’année, généralement autour du 21 décembre. C’est un moment sacré où l’on célèbre le retour progressif de la lumière. Dans la tradition païenne, Yule marque la renaissance du Soleil, un passage symbolique de l’ombre à la lumière, de la mort à la vie.

Quelle est la signification de Yule dans la Roue de l’Année ?

Yule est l’un des huit sabbats de la Roue de l’Année. Il correspond à un temps d’introspection, de repos et de renouveau. C’est le point zéro du cycle solaire, une porte de passage entre l’ancien et le nouveau. Tandis que la nature sommeille, les païens honorent le retour de la lumière et la promesse d’un nouveau cycle de croissance.

Que symbolise le solstice d’hiver pour les païens ?

Le solstice d’hiver symbolise :

  • La renaissance du Dieu-Soleil (souvent représenté par l’Enfant Divin ou le Jeune Roi).

  • La sagesse du silence, la gestation des rêves dans l’obscurité.

  • Le pouvoir de l’espoir, car même dans la nuit la plus profonde, la lumière renaît.

Comment célébrer Yule de façon simple et spirituelle ?

Quelques idées pour honorer le solstice d’hiver :

  • Allumer une bougie ou une bûche de Yule pour accueillir la lumière renaissante.

  • Créer un autel d’hiver avec des branches de sapin, du houx, du gui, des pommes et des bougies.

  • Écrire ce qu’on souhaite laisser derrière soi, puis le brûler en offrande.

  • Méditer sur ses rêves pour l’année à venir, dans une atmosphère calme et feutrée.

  • Offrir un repas ou un geste de solidarité, en lien avec l’esprit de don et de chaleur humaine.

Quelles sont les plantes sacrées de Yule ?

Les plantes les plus symboliques du solstice d’hiver sont :

  • Le houx, pour la protection et la persévérance dans les épreuves.

  • Le gui, associé à la paix, la fertilité et la chance.

  • Le sapin, arbre de l’éternité, symbole de vie dans la mort.

  • La cannelle et le clou de girofle, pour éveiller la chaleur intérieure.

Quelles traditions ancestrales entourent Yule ?
  • Chez les peuples celtiques et nordiques, on fêtait la renaissance du Soleil invaincu avec des feux, des festins et des rituels de purification.

  • La bûche de Yule, autrefois en bois réel, était brûlée pour protéger la maison.

  • De nombreuses traditions chrétiennes de Noël sont issues de ces rites païens : sapin décoré, cadeaux, guirlandes lumineuses…

Quelle est l’énergie spirituelle de cette période ?

Le solstice d’hiver nous invite à rentrer en nous-mêmes, à écouter le silence, à accueillir l’ombre sans peur. C’est un temps de guérison intérieure, de transmission des sagesses et de gestation des projets profonds. La lumière renaît non seulement à l’extérieur, mais aussi au cœur de notre être.

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