Le petit Prince Pain d’épices est une histoire du répertoire traditionnel et, à ce titre, vous la connaissez sans doute. Néanmoins, j’avais envie de publier cette version de la merveilleuse conteuse qu’était Miss Sarah Cone Bryant, dont le lexique allait bien au-delà de trois cent mots comme c’est trop souvent le cas dans les narrations d’aujourd’hui…
C’est donc une version enrichie, non édulcorée, que je vous livre aujourd’hui ici et, si j’en crois ma propre expérience, ce n’est pas le genre de difficultés à décourager les petits enfants contrairement à ce que l’on aurait trop tendance à nous faire croire.
Le petit Prince Pain d’épices
Il y avait une fois un vieux bonhomme et une vieille bonne femme, qui vivaient tout seuls dans uen vieille petite maison. Ils n’avaient point d’enfants. Aussi, un jour, la vieille femme prit du sucre, du miel, de la farine de seigle et du beurre, et elle fit un petit homme de pain d’épices ; elle lui mit une veste en chocolat, avec des boutons de raisins secs, et des souliers de sucre vert ; ses yeux étaient deux grains de cassis et sa bouche une cerise confite ; elle lui planta sur la tête un bonnet d’écorce d’oranges.
Quand le petit homme de pain d’épices fut fini, elle le mit sur une plaque et l’enfonça dans le four du poêle. Puis elle se frotta les mains, en disant : « A présent, j’aurai un petit garçon à moi toute seule ! »
Quand elle pensa que le petit homme était assez cuit, elle ouvrit le four et tira la plaque dehors. Mais voilà le petit homme de pain d’épices qui saute par terre et se sauve à toutes jambes hors de la maison, dans la rue ! Le bonhomme et la bonne femme se mirent à courir après lui, mais il allait comme le vent, en lui criant :
_ Courez, courez plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper, je suis le prince Pain d’épices !
Et ils ne purent pas l’attraper.
Le petit Pain d’épices courait toujours. Il arriva près d’une vache qui passait le long du chemin.
_ Arrête-toi, petit Pain d’épices, dit la vache ; je voudrais te goûter.
Le petit Pain d’épices se mit à rire, en disant :
_ Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;
Et de chez le vieux bonhomme ;
Et je peux me sauver loin de toi, bien sûr !
Et comme la vache lui courait après, il se sauva à toutes jambes, en criant :
_Courrez, courez plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper, je suis le pince Pain d’épices.
Et la vache ne put pas l’attraper.
Pain d’épices courait toujours, et il arriva près d’un cheval qui broutait une haie.
_ Arrête-toi, petit Pain d’épices, dit le cheval ; tu as l’air très bon à manger.
Mais Pain d’épices rit tout haut.
_ Oho ! Oho ! Dit-il.
Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;
Et de chez le vieux bonhomme ;
Et loin de la vache ;
Et je peux courir loin de toi, oui, vraiment !
Et, comme le cheval galopait après lui, il se sauva à toutes jambes en criant :
_ Courez, courez plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper, je suis le prince Pain d’épices !
Et le cheval ne put pas l’attraper.
Bientôt il arriva près d’une grande plein de batteurs de blé. Quand les batteurs virent le petit homme de Pain d’épices, ils essayèrent de le prendre, et lui dire :
_ Ne cours pas si vite, petit Pain d’épices, reste avec nous. Tu as l’air si bon à manger !
Mais Pain d’épices courait toujours, en leur criant :
_ Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;
Et de chez le vieux bonhomme ;
Et loin d’une vache ;
Et d’un cheval ;
Et je peux me sauver loin de vous, oui, vraiment !
Et quand il fut un peu loin des batteurs, il se retourna et leur cria :
_ Courez, courez plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper ; je suis le prince Pain d’épices !
Et les batteurs ne purent pas l’attraper.
Le petit Pain d’épices courait plus vite que jamais. IL passa devant un pré plein de faucheurs. Quand les faucheurs le virent, ils se mirent à courir après lui, en disant :
_ Attends un peu, attends un peu, petit Pain d’épices ! Nous voudrions bien te manger !
Mais le petit Pain d’épices riait toujours et courait comme le vent.
_ Oho ! Oho ! Dit-il.
Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;
Et de chez le vieux bonhomme ;
Et loin d’une vache ;
Et d’un cheval ;
Et d’une grange pleine de batteurs ;
Et je peux courir loin de vous, oui, vraiment !
Et quand il fut assez loin des faucheurs, il se retourna et leur cria :
_ Courez, courez plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper, je suis le prince Pain d’épices !
Et les faucheurs ne purent pas l’attraper.
Le petit Pain d’épices était devenu si vaniteux qu’il pensait que jamais personne ne pourrait l’attraper. Bientôt il vit un renard qui trottait à travers champs. Le renard le vit aussi et commença à lui courir après. Mais Pain d’épices lui cria :
_ Vous ne pourrez pas m’attraper !
Le renard fit de grands bonds, mais petit Pain d’épices en fit encore de plus grands, et il criait :
_ Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;
Et de chez le vieux bonhomme ;
Et loin d’une vache ;
Et d’un cheval ;
Et d’une grande pleine de batteurs ;
Et d’un pré plein de faucheurs ;
Et je peux courir loin de chez vous, oui, vraiment !
Courez, courez, plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper, je suis le petit prince Pain d’épices !
_ Oh ! Dit le renard, vous n’avez pas besoin de vous essouffler comme ça ; je n’ai pas envie de vous manger. Si vous voulez, allons de compagnie.
Le petit Pain d’épices ralentit un peu sa course, et bientôt ils arrivèrent près d’une rivière.
_ A présent, comment vais-je passer de l’autre côté ? Dit le prince Pain d’épices.
_ C’est bien facile, dit le Renard. Sautez sur ma queue, je vous porterai.
Pain d’épices sauta sur la queue du Renard et la tint bien fort, pendant que le Renard commençait à nager. Quand il fut un peu éloigné du bord, il dit :
_ Petit Pain d’épices, tu es trop lourd pour ma queue. Monte sur mon dos, ou tu seras mouillé.
Pain d’épices sauta sur son dos.
Un peu plus loin, le Renard dit :
_ Je crains que l’eau ne te mouille. Saute sur mon cou.
Pain d’épices sauta sur son cou.
Au milieu de la rivière, Renard dit encore :
_ Oh ! Petit Pain d’épices, l’eau me vient jusqu’aux épaules ; saute sur mon nez, ou tu seras mouillé.
Et Pain d’épices sauta sur son nez.
Dès que le Renard eut touché l’autre bord, il lança Pain d’épices en l’air et ouvrit la gueule…
_ Snap !
_ Misère de moi ! Cria Pain d’épices, je vais être mangé.
Le Renard recommença :
_ Snap !
_ Je suis à moitié mangé ! Cria Pain d’épices.
Une minute après, il dit :
_ Bonté du ciel ! Je suis aux trois quarts mangé !
Et après cela, le petit Prince Pain d’épices ne dit plus rien du tout, parce qu’il était tout mangé !
N’aurait-il pas mieux fait de rester avec la vieille femme ?
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