Être femme aujourd’hui, ce n’est pas simple. Ce n’était pas simple non plus pour nos mères, nos grands-mères et nos ancêtres plus éloignées. Simplement, les enjeux ne sont pas les mêmes et, de ce point de vue, la comparaison atteint vite ses limites.

Aujourd’hui, harmoniser nos vies de femmes relève souvent d’un exploit héroïque : les structures patriarcales sont toujours présentes et pesantes, notamment dans certains milieux professionnelles ; nos horloges biologiques nous confrontent souvent au choix cornélien du moment idéal pour créer une famille ; la violence obstétricale, encore trop peu remise en question, nous impacte régulièrement ; la charge hormonale qui est la nôtre tout au long de notre existence et au moment des grands changements est très importante et trop peu reconnue… et tout cela n’est qu’un petit panorama de nos défis.

Car pèsent aussi sur nous nos héritages féminins : ce que notre mère, nos grands-mères, nos arrières-grands-mères et toutes les femmes de nos lignées féminines ont vécu constitue un héritage parfois très lourd, comme par exemple dans ces générations de femmes d’une même famille qui ont subi des viols ou, dans un registre moins dur, sont confrontées à d’énormes défis pour se réaliser professionnellement…

Soigner nos lignées féminines est devenu, pour bon nombre d’entre nous, une nécessité pour mener une vie consciente, et nous libérer afin de ne plus reproduire les schémas de nos aïeules. de la normalisation est de plus en plus brutale, il est devenu impératif d’être fier d’être différent et d’assumer sa singularité en offrant à ses enfants un environnement dénué de marques commerciales et d’effets de mode, de films débiles et/ou violents, de jeux brutaux et dénués de valeurs humanistes, sous quelques formes polluantes soient-ils, tout simplement en les en protégeant.

Ce soin à nos lignées féminines n’est qu’un des aspects par lesquels nous allons entreprendre de guérir notre Féminin impacté par des centaines d’années de patriarcat durant lequel notre autonomie a été combattue, nos choix morcelés, notre sororité déchiquetée, notre maternité agressée tant d’un point de vue médical que dans notre relation à nos enfants.

Aujourd’hui, malgré tous les obstacles que nous pouvons encore vivre, nous avons la possibilité de réclamer notre Féminin, de le guérir en nous y reliant, par des rituels, des thérapies, des pratiques saines. C’est une chance immense.

C’est ainsi que nous pouvons re-découvrir notre puissance féminine, la déployer et en faire profiter nos sœurs, tous les êtres vivants, la Terre, la Vie.

C’est une quête de longue haleine, semée d’embûches, de retours en arrière aussi riches que productifs ; c’est un chemin où nous avons besoin de forces, de la force de soutien de nos hommes, de la force d’amour de nos sœurs, de nos mères et de nos aïeules.

C’est à ce cheminement que je vous invite.