Pédagogie Steiner et Unschooling, Partie I

par | Nov 15, 2016 | Classes d'âges, Principes, Travail du parents et Parentalité | 11 commentaires

Pédagogie Steiner et Unschooling sont-ils compatibles ?

Il semblerait, de prime abord, que Pédagogie Steiner et Unschooling font encore peu bon ménage, et ce, pas forcément pour des raisons objectives. unschooling unschooling unschooling unschooling

Qui plus est, en France, nous demeurons encore un peu frileux à l’idée de mélanger les différentes pédagogies. Pourtant, certains mariages heureux se produisent, derrière lesquels on retrouve toujours souplesse, adaptation, création et richesse !

Données d’une problématique

La compatibilité entre Unschooling et pédagogie Steiner est une question implicite sous-jacente dans le contexte de l’instruction en famille en France.

Ayant la chance de pouvoir lire couramment en anglais, je suis en mesure de pouvoir observer des phénomènes qui sont à peine balbutiants en France concernant cette problématique, et de pouvoir en discuter avec certains de mes contacts anglophones.

Aux États-Unis, la communauté Waldorf est conséquente en chiffres et en dynamisme. Autour, le plus souvent, d’une école Waldorf, on trouve les enseignants et les élèves qui y sont scolarisés ; on trouve ensuite de nombreuses familles qui instruisent leurs enfants.

Ces divers acteurs se rencontrent régulièrement, sur des bases différentes : participation à des festivals, portes-ouvertes des écoles, conférences organisées, ateliers de travail manuel, participation aux activités de jardinage et de fermage, etc.

Plus encore, les familles qui instruisent leurs enfants avec la pédagogie Steiner se retrouvent aussi entre elles et forment parfois des structures souples pour réaliser ensemble des activités du même genre, tournant souvent autour de ce que nous appellerions en France « l’éco-bio ».

Selon les régions, les familles y sont très nombreuses ; il en résulte une vie de groupe très dynamisante et riche.

Parmi ces familles, on constate une diversité extrêmement intéressante : nombre d’entre elles n’hésitent pas à adapter la pédagogie Steiner à leur particularité. Deux angles semblent se dessiner :

– le mélange avec d’autres pédagogie

– l’adaptation de la pédagogie Steiner à la famille, notamment pour rejoindre ses conceptions culturelles et religieuses.

D’après ce que j’ai pu observer, cette richesse est extrêmement bien accueillie de la part des enseignants Steiner qui font montre d’une souplesse elle aussi très riche et très vivante.

Pédagogie Steiner et Unschooling

Deux esprits se rencontrent

En apparence, beaucoup de choses semblent opposer la pédagogie Steiner et le Unschooling.

Succinctement, la pédagogie Steiner est basée, du moins à partir de l’année des 7 ans de l’enfant, sur une instruction formelle réalisée à partir d’une introduction mesurée des matières. Ce n’est pas l’enfant qui décide quoi étudier.

La progression Waldorf-Steiner a été fixée par Rudolf Steiner et les premiers enseignants de la première école Waldorf sur la base des étapes de développement par lequel l’enfant passe.

Toute la progression est construite de sorte de rencontrer l’enfant à chacune des étapes de sa croissance ; ce dont il a besoin lui est apporté dans les apprentissages proposés à l’âge où il se trouve. Avant l’année de ses 7 ans, selon les observations de Rudolf Steiner, l’esprit de l’enfant n’est pas prêt à recevoir des apprentissages académiques qui seraient dommageables pour lui.

Même si on peut constater que beaucoup d’enfants savent déjà lire et écrire, on ne leur enseigne pas la lecture et l’écriture avant l’année de leur 7 ans en moyenne.

C’est encore pour eux le temps des jeux libres, notamment dans la nature où l’enfant passe de longues heures à construire, courir, explorer, imaginer… (voir par exemple l’article La puissance de l’imagination) Il a besoin de ce temps de liberté et de construction intérieure qui lui permettront d’être en lien et en harmonie avec son intérieur le jour où les apprentissages formels débuteront.

Dans le Unschooling, on place une très grande confiance dans l’enfant qui sait ce dont il a besoin, qui suit ses instincts et explore ses passions individuelles. Le principal dans l’apprentissage des enfants est intégré à partir des expériences de vie et est inclus dans les activités familiales. Il y a une grande liberté conférée à l’enfant, qui apprend à son rythme et choisis ses sujets.

Il est considéré avec beaucoup d’importance que, puisque l’enfant choisit d’étudier telle chose, il y est intéressé, et retient beaucoup plus l’information que ceux qui doivent étudier quelque chose qu’ils n’ont pas envie d’apprendre. Chaque famille a sa propre interprétation du Unschooling, et peut faire les choses différemment.

Certaines évitent soigneusement toute sorte d’enseignement, même pour des choses de base telles que la lecture ou l’écriture, préférant que leur enfant récolte ces apprentissages naturellement, quand ils le souhaitent, sans interférence des adultes.

D’autres peuvent remarquer une passion qui se pose dans leur enfant, pour un sujet particulier, et trouvent des moyens créatifs pour susciter son intérêt, que ce soit en lui fournissant les ressources dont ils ont besoin, ou en l’emmenant en voyage ou en sortie pour observer sa passion en action.

Chacune de ses approches a son état d’esprit. En apparence donc, tout semble les opposer. Mais est-ce vraiment le cas ? Nous verrons d’ici quelques jours que ces deux esprits peuvent se rencontrer et produire des situations harmonieuses pour l’enfant et sa famille.

A tout bientôt !

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11 Commentaires

  1. ummniall

    Impatiente de lire la suite ! Je suis très attirée par la pédagogie Steiner mais je dois en même temps admettre que mon fils de 3 ans et demi rejette toute forme d’activité formelle, donc lui est pour l’instant un unschooler convaincu. J’aimerais donc pouvoir allier la beauté des deux approches.

    • Monique

      Merci pour votre message 🙂
      Il me semble bien normal qu’à trois ans et demi, un enfant soit totalement dans la liberté d’être. La pédagogie Steiner prend très en considération cet état de fait.
      Au plaisir pour la suite, la semaine prochaine !

  2. Papillons et libellules

    Coucou.
    J’attends la suite avec impatience .
    Au final , ça ressemble beaucoup à ce que je fais au quotidien , ce mélange pédagogie Steiner /instruction suivant les intérêts de l’enfant 😉
    Gros bisous.

  3. isabelle

    que tu es prolifique en ce moment chère amie ! vraiment merci, ton travail et tes mots m’aident car je me sens si seule à faire ce que je fais avec les enfants…oui les usa et le canada font rêver. Ici je confirme aussi que unschooling et waldorf marchent très bien. Une chose essentielle manque pour les français : des curriculums waldorf pour les familles non sco…ce serait plus fréquent et plus facile pour nous. Monique tu as du travail pour les années à venir ;)).je t’embrasse

    • Monique

      Je comprends ton sentiment de solitude ma chère Isabelle.
      Merci pour toute la confiance et la valeur que tu me renvoies 🙂 Je suis touchée.
      En attendant, tous nos blogs concourent à répandre l’idée que, oui, on peut faire l’instruction en famille avec cette pédagogie qui apporte beaucoup aux enfants.
      Bisous !

  4. zibou

    Merci Monique. Tu souleves un point très important selon moi : la connection !
    La connection entre familles en ief : je me rends compte que pour certains « enseignements » il est important d’avoir 2-3 enfants, à moins d’avoir une fratrie d’age rapprocher, il convient d’etre en lien avec 1 ou 2 familles
    La connection avec une école me semble tout aussi importante/interressante : pour que les enfants ne sentent pas qu’ils grandissent « en opposition » a ceux qui vont à l’école (donc éviter le sentiment de « difference » et certainement plus tard : je veux être comme les autres ! ) mais aussi pour l’échange d’experiences (aussi valable avec d’autres familles ief) et pour permettre aux parents de trouver un point de repère, conseils, formation, etc. Je reverai de ça moi 🙂

    • zibou

      Sorry pour les fautes (je n’ai pas donné cours de français à mon black Berry depuis un bail :p)

    • Monique

      En effet, je le soulève ! Et d’autant plus que par chez moi, en pleine zone rurale finistérienne, établir des connections entre familles IEF et, plus généralement, personnes impliquées dans l’éducation des enfants, s’avère un défi énorme ; qui plus est, un défi complexe.
      J’avoue rêver souvent à la situation du continent nord-américain (pas pour tout, hein 😉 ) mais les grandes communautés Waldorf qu’on y trouve me font vraiment rêver. Je crois que si je ne lisais pas couramment dans d’autres langues, et, prioritairement l’anglais, je serais très malheureuse, très étriquée dans notre franco-français qui se veut très (trop) normalisant pour le moment.
      De telles communautés impliquent une acceptation des différences. Sommes-nous prêts ?

  5. zibou

    Ahaha Monique c’est typiquement français 🙂 nous ne sommes pas réputés pour notre modestie 🙂

    Néanmoins je dois admettre que je trouve une plus grande ouverture d’esprit dans les groupes steiner que montessori 😉

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