Premier contrôle
Notre premier contrôle a eu lieu à la mi-février. C’était notre premier contrôle pédagogique et j’angoissais pas mal car rares sont les inspecteurs qui respectent totalement les droits et libertés des parents choisissant l’instruction en famille. La pédagogie Waldorf Steiner est extrêmement mal vue en France, l’anthroposophie étant considérée comme une secte (mais oui, mais oui…) par notre grand inquisiteur nationale, la MIVILUDES.
Dans le contexte législatif français, il est à mes yeux impossible de pratiquer le unschooling d’une part, ou uniquement une pédagogie Waldorf d’autre part, sans craindre de se faire semoncer par les inspecteurs d’académie. Et pourtant, nous sommes normalement libre quant aux choix pédagogiques que nous faisons concernant nos enfants instruits en famille…
Libres sur le papier. Ce droit est dénié et dans notre circonscription, il l’est de manière fort perverse puisque l’inspection s’arroge le droit de vérifier la « pertinence de nos choix pédagogiques » et rien que ça !
En ce qui concerne notre contrôle, il y des choses qui se sont très bien passées et d’autres beaucoup moins bien.
Nous avons discuté une bonne heure avec l’inspecteur et ses deux conseillers pédagogiques qui l’accompagnaient. Honnêtement, ces trois hommes étaient vraiment adorables, oui, oui, vraiment : humains, gentils, à l’écoute, dans le dialogue. Maintenant le point d’achoppement était toujours le même : les tests et le refus de ceux-ci.
Nous avons clairement été informés qu’en cas de refus de nous conformer aux tests, et que si nous persistions dans le refus de test, en suivant la procédure, on aboutirait au signalement de notre famille auprès du Procureur (après une deuxième rencontre avec l’inspecteur qui se solderait par un deuxième refus des tests de notre part).
Alors, nous avions envisagé cette éventualité avec mon mari, et nous avions estimé, au vue de notre vie de famille, des difficultés qui sont encore les nôtres (santé, finances, social), de notre sensibilité et de celle de nos filles, que ça n’était pas la bonne voie pour nous.
Nous avons donc accepté les tests lors de ce premier contrôle, en étant tout à fait conscients qu’on se soumettait à un diktat, que ça comporte une bonne dose d’inacceptable (ce dont on ne s’est pas privé d’exprimer), d’injuste et d’illégal par dessus le marché.
Il y a donc plusieurs éléments distincts lors de ce premier contrôle :
– l’inspecteur vraiment ouvert (ce que la suite a amplement confirmé)
– notre acceptation des tests du fait de la pression qui est portée sur nous par la direction de l’inspection académique.
Concernant les tests en eux-mêmes, nous n’avions absolument aucune crainte que ça ne soit pas concluant, (je m’étais bien gardée de suivre un programme Waldorf « pur » malgré mon envie) le conflit portait sur leur légalité et sur le caractère inadmissible de la menace que nous avons subie.
Les filles ont pris ces test comme un jeux (je m’en doutais, les connaissant ; leur soif d’apprendre est très pure, très fraîche, pas de soucis majeur à ce niveau et elles sont assez bien sécurisées intérieurement) ; les conseillers pédagogiques étaient très gentils, rigolos même (l’un d’eux en plus est papa de jumeaux et nous avons bien ri lorsque les filles, en choeur, ont donné ensemble chacune un bout d’une réponse à une question posée !), les tests se sont donc déroulés dans une ambiance légère pour nos petites (c’est le principal). Ils ont porté sur la lecture et le calcul.
Ils n’ont pas duré longtemps d’autant que les filles répondaient parfaitement. J’ai eu le droit non seulement à des louanges mais aussi à des conseils très pertinents.
Ensuite, je me suis entretenue avec l’inspecteur sur notre façon de faire l’instruction en famille, nos supports, etc… je lui ai un peu parlé de la pédagogie Waldorf (ça aussi c’était un « test » pour moi) ; il n’a pas fait un bond au plafond, mais n’a pas non plus montré un intérêt enthousiaste, bon, au moins il n’était pas d’emblée fermé… Il m’a dit que son rapport serait très positif.
Voilà, bilan mitigé pour nous. Nous avons reçu le rapport de l’inspecteur, très positif pour ce premier contrôle, comme on s’en doutait ; rien à redire concernant le « niveau » des filles comme ils disent., comme quoi ils se réfèrent bien à un « niveau » bien qu’ils s’en défendent… Nous avons reçu aussi une réponse de sa chef qui persiste dans la méconnaissance de la loi.
Nous allons répondre à tête reposée. C’est vraiment dur aujourd’hui en France de faire respecter ses droits… J’envie beaucoup ceux qui peuvent instruire en famille aux Etats-Unis. Dans l’état de New York, par exemple, un simple rapport trimestriel relatant la progression de l’enfant suffit. L’enfant ne subit aucun examen, juste une évaluation en Grade 5 si je me souviens bien…
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- Monique
Merci pour ce compte rendu Monique ! venant du même département ça m’interressait de savoir comment ça s’était passé pour toi et tes fées , pour nous l’inspecteur est venu avec une conseillère pédagogique et tout s’était bien déroulé comme pour toi et tes 2 fées .Bien heureuse que tout se soit bien passé au final …car après tout , vous avez la paix pour l’année …et aucune pression pour changer ta façon d’enseigner à tes nenettes !
Tu l’as dit, on a la paix pour un an ! N’empêche que je commence seulement à décompresser alors qu’on va reprendre l’étude lundi prochain… Je pensais mettre à profit ces vacances pour bien m’avancer sur le programme de l’an prochain, eh bien je suis loin d’avoir fait tout ce que j’avais planifié…
bon et bien voilà une bonne chose de faite! te voilà tranquille pour un an. Je pense que ton choix des tests était judicieux. C’est désolant d’être obligé d’en passer par là …mais rien n’est pire que les signalements au procureur, ces procédures sont longues et stressantes..
Oui je suis d’accord. Pour avoir étudié le droit et travaillé un peu dans ce milieu, je sais bien que les procédures sont coûteuses sur tous les plans. De surcroît, au moins, ils ne peuvent pas nous reprocher quoi que ce soit puisque que nous avons accepté les tests et que ceux-ci ont été très positifs. Cela nous permet de leur dire ce qu’on pense tout en étant à l’abri.
Bonjour,
Nous instruisons notre fils depuis deux ans en ief, et cette année nous avons eu notre premier contrôle pédagogique (notre fils arnaud a eu 7 ans en mars)
le contrôle pédagogique a eu lieu le 19 avril chez nous en présence de l’inspecteur et d’une conseillère, nous mêmes et Arnaud, nous avions expliqué notre manière de faire et nos objectifs et la progression, sachant qu’arnaud a une maladie rare et il ne parle pas, nous avons expliqué qu’arnaud avait inscrit au CNED ‘inscription libre » en GS l’année dernière et en CP cette année et que nous adaptions les apprentissage en fonction de ses progrés.
Nous avons reçu le bilan du contrôle et il est négatif, il nous demande de refaire un contrôle le 21 juin et si il est négatif ils vont nous obliger de le scolariser dans une école avec la menace de le signaler à la protection de l’enfance
Ce que je comprends pas ! nous avons montré les travaux d’arnaud, les exemples de situation qu’il faisait, ils ne nous ont jamais donné de conseil pour nous améliorer ou poser de questions.
Philippe
Je ne sais plus quoi faire, sachant que nous venions enfin d’avoir un traitement pour arnaud et que depuis mars il progressé
Bonjour,
J’ai envie de vous dire de vous rapprocher rapidement, si ce n’est déjà fait, d’une des trois associations nationales Cise, Led’a, ou Laia et de vous faire aider, afin d’obtenir les meilleures informations en fonction de votre situation, ainsi que des témoignages et du soutien. Ces associations ont des avocats qui travaillent avec elles ; elles peuvent vous aider à formuler des courriers et vous informez de vos droits au cours des procédures utilisées par l’administration.
Bon courage à vous, j’imagine bien la pression qui pèse sur votre famille et le sentiment d’injustice qui peut l’accompagner.